Alors que le terme de « populiste » semble bien établi dans le
vocabulaire des commentateurs politiques, on ne peut qu’être surpris par
l’absence de points communs entre les partis ou personnalités qui en
sont accusés. Comment pourrait-il en être autrement ? Il sert à décrire
tout autant des mouvements progressistes, depuis la fin du XIXe siècle,
que l’extrême droite européenne. Ne faut-il pas alors voir dans cette
confusion la raison d’être d’un concept qui masque avant tout une
défiance face au peuple et à la démocratie ?
Il faut entreprendre
l’histoire de ce dénigrement pour comprendre la morgue de ceux qui
l’utilisent à tort et à travers. Le peuple a toujours fait peur, le
libéralisme produit les mécanismes pour le bâillonner. Fantasme des
oligarques, le populisme exprime leur haine du peuple. Benoît
Schneckenburger, docteur et agrégé de philosophie, est spécialiste de
théorie politique et du matérialisme. Militant de la France Insoumise, il a publié Apprendre à philosopher avec Épicure (Ellipses) et Hobbes, Léviathan chapitres 13 à 17 (Gallimard Folioplus). Il enseigne la philosophie en lycée.
Première édition : janvier 2012
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